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2008 | 7th Special Session of the UN Human Rights Council on the worsening of the world food (22 May 2008)

The human right to adequate food in the face of the food crisis (in French)

Déclaration conjointe orale à l’occasion de la 7ème session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme sur «L’impact négatif sur la réalisation du droit à l’alimentation résultant de l’aggravation de la crise mondiale de l’alimentation, causée, entre autres, par la grave augmentation des prix de l’alimentation »

(Jeudi, 22 mai 2008)

M. le Président

Nous souhaitons remercier le Conseil pour avoir convoqué cette session qui nous interpelle tous. A’ la lumière de l’actuelle crise alimentaire mondiale et face à l’amplification des menaces de famines, nous constatons avec amertume que le 1er Objectif du Millénaire de « réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim » est loin d’être atteint. Cet échec n’est pas seulement imputable à des « causes naturelles », mais aussi à des « comportements humains qui provoquent des situations sociales, économiques et humaines qui se détériorent »telles que par exemples les règles commerciales injustes, la pression exercée sur le prix des denrées alimentaires par la production des agrocarburants et les spéculations sur les aliments de base etc

Conséquence d’une exorbitante hausse des prix des denrées alimentaires, l’actuelle crise affecte plus de 850 million de personnes, et ce sont encore une fois les plus pauvres et vulnérables qui en paient le prix fort. En février, Caritas avait signalé que cette flambée des prix risquait sérieusement de compromettre de nombreux « projets d’aide en Afrique, en Asie et en Amérique latine».

Cette crise a aggravé les conditions de vie déjà précaires des plus pauvres et marginalisés. Hommes, femmes, mais surtout enfants et personnes âgées sont les plus touchés: l’exacerbation de la malnutrition chronique qui en découle, comporte de graves répercussions sur la santé mentale et physique des personnes, voir le décès. Selon des estimations « toutes les cinq secondes un enfant de moins de 10 ans meurt de maladies liées à la faim et à la malnutrition, soit près de 18’000 enfants par jour…». Ces chiffres sont la preuve flagrante de graves violations que subi l’être humain dans son droit à l’alimentation, à une existence digne, à un développement humain intégral et surtout à son droit à la vie

M. le Président

Nous souhaitons donc saisir cette occasion pour rappeler que conformément au droit international tous les Etats ont l’obligation de protéger et de respecter la vie humaine et, par conséquent, l’obligation de faire tout effort possible pour protéger, respecter et garantir le droit à une alimentation adéquate, y compris l’accès équitable à l’eau potable et aux moyens de productions alimentaires. Sans une action immédiate, ferme et concertée de la part des Etats et de la communauté internationale, cette crise alimentaire risque, à long terme, d’entraîner et d’aggraver certains des problèmes déjà existants : plus large diffusion et chronicisation de maladies liées à la sous-alimentation, augmentation des flux migratoires pour cause de famine, baisse de la productivité agricole des Pays en développement, augmentation de la précarité dans les Pays développés et troubles sociaux. Ce n’est donc pas seulement une question alimentaire, mais aussi une question de paix et de stabilité.

Face à cette tragédie humaine, nous avons la responsabilité morale de défendre ces droits fondamentaux et de venir en aide aux plus démunis. Nous souhaitons donc porter la voix des plus vulnérables, surtout de ces 18’000 enfants qui meurent chaque jour de malnutrition, et prions instamment le Conseil des droits de l’homme, la communauté internationale et les institutions financières multilatérales de

  • participer dans un esprit de coopération au Sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire mondiale et saisir cette occasion pour réfléchir et trouver des solutions durables à cette crise, avec une attention particulière pour les populations vulnérables les plus affectées;
  • veiller à une distribution plus juste et équitable des ressources alimentaires et de l’eau potable et promouvoir des programmes de gestion efficace des ressources alimentaires, de l’eau et de l’environnement ;
  • prendre des mesures appropriées pour contenir les effets négatifs de la spéculation sur les prix des denrées alimentaires et renforcer la dotation du PAM afin de résoudre la situation d’urgence dans certaines régions;
  • réviser et promouvoir des règles du commerce agricole international plus justes et équitables visant à protéger du dumping et de la concurrence déloyale les petits agriculteurs locaux dans les Pays en développement ;
  • promouvoir l’ «autonomie alimentaire » dans les politiques agricoles et alimentaires, en renforçant la capacité de la population et des agriculteurs locaux à déterminer leurs propres politiques agraires et alimentaires ;
  • finalement, nous demandons aux Etats d’adopter des politiques migratoires plus «ouvertes » à tous ceux qui émigrent pour cause de famine et qui se voient souvent être repoussés à la frontière.

Merci M. le Président


Sa Sainteté Benoît XVI, Lettre à M. Jacques Diouf, Journée mondiale pour l’alimentation, 16 octobre 2007, Rome.

FAO, L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde, Rome, 2006.

Karl Müller, Regard sur la hausse des prix des denrées alimentaires dans le monde, implications et nécessité de la solidarité internationale: «Ce sont les pauvres qui sont les plus touchés”

http://www.alterinfo.net/Regard-sur-la-hausse-des-prix-des-denrees-alimentaires-dans-le-monde,-implications-et-necessite-de-la-solidarite_a19062.html

FAO, L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde, Rome, 2006 et Objectif du millénaire pour le développement, Rapport 2005.

Cfr. Christoph Stückelberger, Agricultural subsidies should end, says ethicist,

  http://www.speroforum.com/site/article.asp?idarticle=15151&t=Agricultural+subsidies+should+end%2C+says+ethicist

Cfr. Josette Sheeran, Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial, communiqué publié le 2 mai 2008, Rome

Cette déclaration a été prononcé conjointement avec les organisations suivantes: Action de Carême, Bureau international catholique de l’enfance, Caritas Internationalis, Commission internationale catholique pour les migrations, Dominicans for Justice and Peace, Scalabrini International Migration Network, VIDES Internazionale

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